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Bienvenue sur le site Web du projet Séquences des effets, un projet de recherche financé par Santé Canada sur les liens entre les déterminants sociaux, la santé humaine et les indicateurs de bien-être, établi à l’aide des données publiques de la région des Foothills de l’Alberta. Cette page Web contient des renseignements sur le projet, des résultats de recherche reposant sur des données réelles qui modélisent la séquence des effets de déterminants sociaux de la santé pour diverses issues de santé et des ressources pertinentes pour soutenir les évaluations d’impact sur la santé de projets désignés par le gouvernement fédéral en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact du Canada.
À Propos De Ce Projet
Ce projet de recherche a exploré de nouvelles techniques de modélisation qui montrent les liens au niveau de la séquence des effets entre les conditions sociales, économiques et environnementales et les issues de santé à l’échelle de la population. Il avait pour objet d’illustrer l’utilisation possible de la modélisation par équation structurelle (MES) pour faire ressortir les pressions régionales sur les déterminants de la santé observées dans les données disponibles.
La MES combine les démarches de recherche statistique utilisées pour mesurer les concepts généraux importants pour l’évaluation d’impact sur la santé et plus largement pour l’évaluation d’impact environnemental. Il est difficile de réduire les concepts du cadre des déterminants sociaux de la santé à une mesure unique de la santé ou du bien-être humains. La MES permet de combiner plusieurs indicateurs pour représenter des catégories plus larges de déterminants avec une certitude statistique. Elle se sert ensuite de ces variables nouvellement créées pour modéliser et mesurer les relations parmi et entre les déterminants pour comprendre l’influence relative de certains déterminants des impacts sur la santé sur d’autres indicateurs présentant de l’intérêt, comme les comportements liés à la santé ou la biologie humaine. L’objectif final de la MES est de mesurer la séquence des effets en fonction de son impact sur les différentes mesures de la santé et du bien-être humains.
Il est conseillé de consulter la Foire aux questions pour clarifier les définitions et les concepts clés utilisés dans ce site Web. Le rapport technique complet disponible ici devrait être consulté pour en savoir davantage sur l’analyse technique, les indicateurs et le processus de recherche.
Cadre Préliminaire De L’évaluation D’impact Sur La Santé De Santé Canada
La Loi sur l’évaluation d’impact du Canada vise non seulement à protéger l’environnement physique, mais également la vie humaine lorsque des entreprises proposent de réaliser de grands projets de ressources naturelles et d’infrastructure (aussi appelés projets désignés). Elle a pour objet d’atténuer les effets négatifs des projets et d’accroître leurs effets positifs, y compris sur la santé humaine. De nombreux facteurs contribuent d’une manière ou d’une autre au bien-être social, physique et mental des gens, et un nouveau projet d’aménagement peut influer sur certains de ces facteurs. Santé Canada a élaboré un diagramme de séquence générale des effets à partir du cadre des déterminants sociaux de la santé de l’OMS (ci-dessus le cadre « adapté »), qui montre comment un projet peut accroître ou réduire les risques pour la santé des collectivités voisines. Cela permet d’intégrer les effets du projet au contexte humain local et de déterminer les moyens d’atténuer les effets négatifs potentiels et de renforcer les effets positifs.
Le cadre adapté illustre les composantes de base qui relient le projet à des conditions de vie quotidienne qui déterminent la santé (c.-à-d. les déterminants de la santé). Les diverses composantes et activités d’un projet comprennent, par exemple, la construction et l’exploitation, le recrutement de travailleurs et l’installation de logements pour certains de ces travailleurs (campements de chantier). Ces activités auraient d’abord des effets positifs ou négatifs sur les conditions environnementales, économiques et sociales (y compris culturelles) locales avant d’influer sur la santé humaine. Les influences du projet sur les conditions environnementales ambiantes peuvent concerner la qualité de l’air, de l’eau et du sol ainsi que la faune, la flore et le paysage (p. ex., la masse linéaire des routes, des voies ferrées, des lignes de transport et des pipelines). L’environnement physique subvient aux premières nécessités de la vie. Les conditions économiques et sociales sont plus complexes et sont le reflet des conditions matérielles individuelles. Les possibilités d’emploi, les situations de travail (p. ex., le travail par équipes) et les moyens de subsistance (p. ex., le revenu et la propriété) figurent dans les conditions économiques. Les conditions sociales sont la façon dont les gens vivent (p. ex., le niveau d’éducation et la qualité du logement), se nourrissent et utilisent leur lieu de résidence (p. ex., les espaces verts, et les infrastructures et la sécurité communautaires).
L’aspect matériel de ces ressources, possibilités et situations de vie contribue de façon positive ou négative au bien-être de la collectivité (c.-à-d. à la qualité de vie), et influence les comportements liés à la santé susceptibles d’être adoptés (p. ex., les habitudes alimentaires, l’activité physique et la consommation de substances) et les expositions biologiques susceptibles de se produire. En fin de compte, tous les facteurs de la voie matérielle peuvent avoir des effets biologiques (p. ex., hypertension et qualité des processus biologiques) sur le bien-être physique, y compris les fonctions cérébrales, ce qui pourrait affecter le bien-être mental. Dans l’autre sens, le bien-être mental influe sur le bien-être physique à travers la réponse biologique au stress (p. ex., hypertension et hormones de stress) et les mécanismes d’adaptation connexes. Certaines conditions économiques ou sociales des voies psychosociale et matérielle peuvent avoir un aspect psychologique qui est soit réconfortant (p. ex., la sécurité financière et l’exercice du droit à un logement convenable), soit stressant (p. ex., le coût psychique des conditions de travail éreintantes). Les sources interpersonnelles de réconfort ou de stress (p. ex., sentiment d’appartenance à la collectivité et violence domestique) sont également des facteurs psychosociaux liés au bien-être mental. De même, les effets psychosociaux bénéfiques des pratiques culturelles (y compris l’utilisation traditionnelle des terres et des eaux) sont essentiels au bien-être mental des peuples autochtones, qui comprend le bien-être affectif et spirituel.
Les effets cumulatifs sur l’environnement (au niveau de la collectivité) découlant de diverses activités passées, présentes et futures d’ampleur variable de mise en valeur des ressources peuvent avoir des impacts nets positifs ou négatifs sur la santé. Cela étant dit, il est difficile d’établir un lien définitif au niveau individuel entre un seul déterminant de la santé et des issues de santé. Les meilleures pratiques peuvent cependant servir à gérer les influences d’un projet particulier sur les collectivités d’accueil (p. ex., mesures de protection de l’environnement, plans de communication, mesures de sécurité routière, investissements locaux et programmes de bien-être) et à réduire autant que possible les risques pour la santé physique et mentale (y compris les infections) ainsi que les préjudices et les dommages physiques.
Exploration De La Séquence Des Effets
Autoévaluation de la santé
L’autoévaluation de la santé est une mesure combinée de la santé humaine qui prend en compte l’état de santé physique et mentale. Il a été régulièrement démontré qu’il s’agit d’une mesure hautement efficace et fiable de la santé générale des personnes. Le modèle de séquence a mis à l’essai plusieurs hypothèses, notamment : 1) les déterminants sociaux de la santé sont directement liés à l’autoévaluation de la santé; 2) l’autoévaluation de la santé est indirectement influencée par de nombreux déterminants (p. ex., les conditions sociales, économiques et environnementales) des voies biologiques et comportementales. Dans les images ci-dessous, un logiciel de modélisation appelé SPSS a permis de générer la structure du modèle. Les rectangles représentent des mesures réelles établies à partir de données recueillies dans chaque zone géographique locale de l’Alberta, les petits cercles (identifiés par un « e ») des erreurs de mesure pour estimer les incertitudes possibles des données recueillies, et les ovales plus larges ce qu’on appelle des concepts latents (c.-à-d. des variables non observées qui généralement ne peuvent être mesurées par un seul indicateur). Les lignes courbes munies de flèches doubles représentent les covariances entre les conditions sociales, environnementales et économiques (c.-à-d. les facteurs contextuels liés au lieu appelés facteurs intermédiaires dans le cadre préliminaire), et les flèches droites les relations entre les facteurs latents de la séquence des effets. Les chiffres de chaque ligne sont appelés poids de régression normalisés. Il s’agit essentiellement de la mesure de l’association entre deux variables données du modèle, où un changement dans une variable provoquera un changement correspondant dans une autre. Les étoiles indiquent s’il s’agit de relations statistiquement significatives, c’est-à-dire que ces relations sont peu susceptibles d’être dues au hasard seulement.
Dans le cas de la première hypothèse, il a été constaté que plus les conditions sociales (mesurées par la proportion de gens vivant dans un logement inadéquat et n’ayant pas de diplôme d’études secondaires) s’améliorent, plus les gens perçoivent leur santé comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente ». Cette relation est statistiquement significative (p < 0,05), ce qui signifie qu’elle serait attendue plus de 95 % du temps dans l’ensemble de la population que si elle était seulement due au hasard. Cela démontre l’existence d’une séquence d’effets dite « directe » entre les conditions sociales et l’autoévaluation de la santé. De plus, le modèle montre que 83,7 % de la variabilité en autoévaluation de la santé est attribuable à l’ensemble des variables du modèle.
Pour ce qui est de la seconde hypothèse, une analyse de l’influence indirecte des conditions sociales (ou d’autres déterminants économiques ou environnementaux) sur les voies biologiques et comportementales peut être effectuée, et l’influence de la biologie et du comportement sur l’autoévaluation de la santé déterminée en parallèle. Par exemple, l’examen des conditions sociales permet de constater qu’il existe un lien direct et statistiquement significatif avec le comportement et l’hypertension. Autrement dit, à mesure que les conditions sociales s’aggravent (c.-à-d. une augmentation du taux de logement inadéquat et du nombre de personnes sans diplôme d’études secondaires), les comportements liés à la santé se détériorent (c.-à-d. une baisse du nombre de personnes suivant les recommandations canadiennes en matière d’alimentation saine et d’activité physique). On obtient des résultats similaires pour l’influence des conditions sociales sur l’hypertension, c’est-à-dire que des conditions sociales défavorables entraînent des taux d’hypertension élevés.
Les liens entre les comportements liés à la santé et les conditions biologiques peuvent ensuite être examinés afin de déterminer leur impact sur l’autoévaluation de la santé. On constate ici que plus les comportements liés à la santé s’améliorent (c.-à-d. qu’un plus grand nombre de personnes respectent les recommandations canadiennes en matière d’activité physique et d’alimentation saine), plus la proportion de la population souffrant d’hypertension est faible, et que ces mêmes comportements sont associés de manière positive à une perception de la santé bonne, très bonne ou excellente. Cela prouve la pertinence et l’importance de l’influence indirecte des déterminants sociaux sur les comportements liés à la santé, notamment sur l’autoévaluation de la santé. On peut maintenant revenir à l’image des résultats généraux et interpréter d’autres séquences présentant de l’intérêt en fonction des associations statistiques établies dans ces données.
Prévalence de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)
Une fois le modèle étudié plus en détail, on peut l’examiner en lien avec d’autres issues de santé présentant de l’intérêt. La MPOC, par exemple, est une maladie pulmonaire inflammatoire chronique qui limite le débit d’air dans les poumons et qui est associée à des difficultés respiratoires, un essoufflement, une toux et une respiration sifflante. La MPOC est généralement associée à une exposition chronique à une mauvaise qualité de l’air et au tabagisme, mais qu’en est-il des déterminants sociaux de la santé?
L’examen du modèle de séquence permet de constater que les conditions sociales sont directement liées à la prévalence de MPOC (c.-à-d. que des proportions plus élevées de personnes mal logées et peu instruites sont directement associées à la MPOC) et statistiquement associées aux comportements liés à la santé et à l’hypertension, que les comportements liés à la santé sont également un important prédicteur d’hypertension et qu’à son tour l’hypertension est liée à une prévalence plus élevée de MPOC dans la population. On sait également que les variables incluses dans le modèle expliquent environ 60 % de la variance dans la prévalence de MPOC. Par conséquent, d’autres variables susceptibles d’expliquer le résultat peuvent être prises en compte; il convient d’ailleurs de noter que le tabagisme n’a pas été inclus, mais qu’il s’agit probablement du prédicteur qui explique une partie la variabilité restante. Le modèle montre également que les conditions économiques sont associées de manière positive à l’hypertension.
Incidence de visites au service d’urgence en santé mentale
Des tendances similaires se dégagent de l’examen de la structure du modèle en ce qui concerne les visites au service d’urgence attribuables à la santé mentale. Ici, le modèle prédit 83,8 % de la variance dans l’issue de santé. Il a été démontré que les conditions sociales ont un impact direct et positif sur les visites au service d’urgence en santé mentale, des taux plus élevés de logement inadéquat et de faible scolarité accroissant l’incidence de visites au service d’urgence en santé mentale. On constate également que les conditions économiques influent directement sur la prévalence d’hypertension, que cette prévalence est associée de manière négative aux issues de santé présentant de l’intérêt, que des scénarios similaires pour les deux issues de santé ci-dessus sont présents en ce qui concerne l’existence d’un lien entre les conditions sociales et le comportement et l’hypertension, et que les comportements liés à la santé sont un facteur déterminant de l’hypertension.
Limites
Le présent site Web et le rapport qui l’accompagne se veulent exploratoires. Son objectif est de déterminer son efficacité en tant que prototype autonome de la méthode, et d’engager un dialogue sur les déterminants sociaux de la santé et leur pertinence pour l’évaluation d’impact. Cette application présente donc plusieurs limites qu’il convient d’identifier.
Premièrement, le projet pilote a été mené à l’échelle régionale avec un échantillon de taille relativement faible, ce qui peut limiter le potentiel exploratoire de l’analyse. Il peut également ne pas être d’une grande utilité pour détecter les influences de projets particuliers en raison de son échelle régionale. Le rapport technique fournit des conseils et des recommandations sur l’application de cette méthode aux impacts de projets particuliers.
Deuxièmement, les indicateurs utilisés reflètent les déterminants de la santé souvent pris en compte dans les documents d’évaluation d’impact se rapportant à l’Alberta. Ils ne sont pas censés représenter la gamme complète des déterminants de la santé. Étant donné que les données n’ont été obtenues que pour des indicateurs s’appliquant à l’ensemble de la province, des indicateurs ayant un rapport direct avec un projet présentant de l’intérêt devraient être pris en compte à l’avenir. Selon l’analyse du cadre préliminaire de Santé Canada présentée ci-dessus, les autres variables présentant de l’intérêt pour les analyses futures pourraient également inclure : l’exposition aux dangers physiques, chimiques et biologiques en ce qui a trait aux conditions environnementales; la qualité et la quantité d’aliments et d’eau consommés; le niveau d’activité physique; la consommation de drogues, d’alcool et de cigarettes; la qualité du sommeil; et les mesures connexes du bien-être mental. Cela pourrait aussi inclure des mesures fondées sur les actifs pour tenir compte de facteurs favorables à la santé qui pourraient atténuer les facteurs de risque identifiés (p. ex., alimentation saine, activité physique, évitement de la consommation de substances, sommeil reposant et bien-être mental).
Troisièmement, comme ils n’ont pas nécessairement été déterminés au cours d’une consultation poussée des collectivités autochtones, les indicateurs ne devraient pas être considérés comme représentant les priorités des gouvernements ou des collectivités autochtones. Les processus futurs pourraient vouloir donner la priorité à l’engagement auprès des collectivités touchées en ce qui concerne les évaluations relatives à un projet particulier pour déterminer la combinaison appropriée d’indicateurs et de données à recueillir et à surveiller pour soutenir l’analyse de la séquence des effets.
Quatrièmement, bien que la modélisation par équation structurelle constitue un outil d’analyse puissant, il convient de noter qu’il existe plus d’une méthode pour mesurer les associations causales. L’utilité de la modélisation par équation structurelle est de saisir les interrelations et la séquence des effets; mais il faudrait faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit de démontrer qu’une séquence est à l’origine d’une association donnée entre des variables ou des indicateurs.
Malgré ces limites, les résultats laissent supposer que cette approche est hautement applicable à la surveillance et à la mesure de la séquence des effets pour ce qui a trait aux déterminants de la santé plus généraux se rapportant à l’évaluation d’impact. L’approche peut appuyer l’aménagement du territoire avec une approche de « santé dans toutes les politiques/politique publique favorable à la santé », encourager l’identification et la mesure des indicateurs en amont et en aval qui peuvent influencer les changements de l’état de santé, et soutenir les évaluations des effets cumulatifs au niveau local et régional en prenant en compte les stresseurs passés, présents et futurs.
Les travaux de recherche qui se servent de cette approche avec d’autres données, mais plus particulièrement ceux menés au niveau du projet, permettront d’en démontrer l’utilité dans l’évaluation d’impact. Le rapport technique complet devrait être consulté pour en savoir davantage sur les limites techniques.
Rapport Technique
Le site Web du projet présente les principales conclusions tirées de l’application de l’analyse de la séquence des effets pour plusieurs déterminants de la santé et sept différentes issues de santé. Le rapport technique qui résume la méthodologie et les résultats détaillés peut être téléchargé ici.
Foire
Aux
Questions
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Selon le Gouvernement du Canada, « les déterminants de la santé comprennent un large éventail de facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent la santé d’une personne ou d’une population ».
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Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’évaluation d’impact sur la santé (souvent appelée EIS) est une approche pratique par laquelle une politique, un programme ou un projet peut être jugé quant à ses effets potentiels sur la santé de la population, plus particulièrement celle d’un groupe vulnérable ou défavorisé. Des recommandations sont formulées à l’intention des décideurs et des intervenants pour maximiser les effets positifs de la proposition sur la santé et pour en réduire au maximum les effets négatifs. Cette approche qui peut être utilisée dans divers secteurs de l’économie se sert de techniques quantitatives, qualitatives et participatives.
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Selon l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, la séquence des effets fait référence au lien attendu entre un projet désigné et une composante valorisée présentant de l’intérêt. L’approche par séquence des effets est une « méthode systématique de décomposition en étapes des relations de cause à effet et des interrelations proposées. L’objectif consiste à comprendre la façon dont les effets sur la santé, la société ou l’économie et leurs interactions se concrétisent ».
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Selon l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, « la relation de cause à effet ne signifie pas nécessairement que cette relation soit prouvée. Cette relation doit simplement être plausible dans le contexte du projet ». De plus, bien que certaines méthodes comme la modélisation par équation structurelle permettent une meilleure compréhension des liens de cause à effet, il convient de noter qu’aucune d’entre elles ne sera en mesure d’évaluer les relations de cause à effet avec une certitude absolue et que les relations à l’étude peuvent fortement dépendre des contextes dans lesquels s’inscrit un projet désigné (p. ex., conditions environnementales, économiques, sociales et politiques locales ou régionales).
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La modélisation par équation structurelle est une combinaison de techniques statistiques visant à : 1) transformer la présentation de grandes quantités de données et d’indicateurs en concepts significatifs qui ne peuvent être évalués par une seule mesure (p. ex., il est impossible d’évaluer les déterminants sociaux de la santé à l’aide d’une mesure unique, car ils représentent des concepts associés aux contextes dans lesquels les gens vivent, travaillent et se divertissent); 2) confirmer la structure de concepts plus généraux par l’entremise de mesures de validité statistique; et 3) modéliser les relations entre et parmi les variables du modèle pour mesurer la séquence des effets.
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Il est tout à fait possible de modéliser les relations entre des variables individuelles pour tester leurs associations et déterminer si certaines séquences sont influencées par des interactions avec d’autres indicateurs ou en découlent d’une certaine façon. Ces types d’associations linéaires peuvent se révéler utiles pour des indicateurs très particuliers, mais la valeur de la modélisation par équation structurelle réside dans sa capacité à combiner plusieurs indicateurs présentant de l’intérêt en déterminants de la santé plus généraux, puis à tester leurs associations avec la santé et le bien-être humains.
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Ce projet pilote a été mené au niveau des régions géographiques locales de l’Alberta. Bien que ce niveau d’analyse serve surtout à démontrer l’utilité de la modélisation par équation structurelle dans les évaluations régionales et stratégiques, il peut être facilement adapté aux impacts d’un projet particulier grâce à des techniques de collecte de données appropriées. Le rapport technique peut être consulté pour en savoir davantage.
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Les influences d’un projet peuvent varier d’un groupe à l’autre au sein de la main-d’œuvre et de la collectivité locale, ce qui peut entraîner des inégalités en santé. Ces différences au niveau des résultats sont évaluées à l’aide d’un processus analytique appelé analyse comparative entre les sexes plus. Par exemple, l’exposition à des contaminants de l’environnement sera plus importante au sein des populations qui passent plus de temps à l’extérieur ou qui consomment davantage de produits provenant de l’environnement (p. ex., des aliments traditionnels). Les effets indirects peuvent également présenter des différences au niveau de leurs impacts. La profession stressante de certains travailleurs de projet peut non seulement affecter leur bien-être mental, mais également mener à l’adoption de mécanismes d’adaptation, comme la consommation de drogues et d’alcool, qui pourrait ensuite provoquer des problèmes de sécurité au niveau local ou des conflits familiaux. C’est ainsi que les effets d’un projet diffèrent d’un groupe de personnes à l’autre (c.-à-d. l’identité des travailleurs du projet, les membres de la collectivité voisine et les familles des travailleurs).